Alec Martial - Ecoutez Suzan, on en parle encore ce matin dans les rues! Même s'il survient dans une saison mitigée plutôt teintée de victoires, ce match vient couronner le retour de Evan Gilles dans les petits chiffons de l'équipe de Virgin Gorda. Comme vous le savez, Gilles avait laissé les rennes de son équipe à un staff - et non des moindres. On ignorait jusqu'à hier soir que de la feuille de match aux tactiques utilisées, c'était celui qui est apparu dans le box de Devils Bay avec son équipe au grand complet qui avait tout signé de sa main!
Suzan - Vous vous trouvez devant la boutique du club. Il semble y avoir encore de la foule. Que se passe-t-il donc?
Alec - Il s'agit des hologs dédicacés de Ndene Gomis, Black Mamba, le jeune joueur Sénégalais des Lost. Il se vend comme des petits pains depuis hier. Il faut dire que Gomis a su mettre le feu, hier soir, à des postes déjà réservés depuis la création de la franchise des îles britanniques!
Suzan - Justement, comment les autres joueurs vivent cette arrivée?
Alec - Eh bien, à part Firoz et Sansoni qui ont annoncé leur départ en retraite en début de saison et qui ont tendance à demander les "places molles" des strats de l'équipe, les autres se partagent le terrain avec le même entrain qu'aux débuts. On continue à voir jouer un Liburd, le bloqueur fétiche des Lost, en tête de peloton et marquer un but en attaque, ou bien un Castillo, un blitzeur original et créatif, revenir en défense et assurer des plaquages décisifs! C'est le jeu des Lost, et pour le moment, il porte ses fruits!
Suzan - Aucune tension dans l'équipe?
Alec - Non, Suzan. Comme je vous le disais, Sansoni a bien fait comprendre aux autres qu'il avait fini son aventure dans ce sport, il songe à d'autres choses, à une vie de famille - avec la comédienne allemande Ruth Framke - et son jeu s'en ressent. Pour ce match, il n'a pas joué. Je pense que Gilles a préféré jouer la motivation, quite à mettre en jeu des joueurs comme Gomis qui sont à l'aise partout sur le terrain et qui ont "la hargne", comme il dit. Pour Firoz, c'est différent, ce sont des blessures qui le contraignent à arrêter. Les médecins ne lui autorisent qu'un match sur deux et déjà il dépasse ce quotat... Il m'a confié hier en sortant de l'euphorie des vestiaires qu'il aurait bien signé pour une année de plus.
Suzan - Et ce match, alors? Les résumés qui nous sont parvenus laissent entendre que les Losts étaient endiablés.
Alec - La tactique préférée de Gilles a encore porté ses fruits. Sauf qu'il a proposé le poste de l'écarté à Gomis au lieu d'envoyer une de ses deux valeurs sûres en avant. 4 joueurs en arrière attendant l'attaque adverse et un avant, Gilles s'en frottait déjà les mains. Seule différence hier soir avec le jeu de ses homologues à ce poste, Gomis a choisi d'aller dans le coin adverse. C'était au tour 7! Et il a passé 5 phases à faire le malin dans son coin avec la balle. Le public était partagé entre le spectacle qu'il donnait à lui seul et le reste des deux équipes qui se retenaient mutuellement sur le terrain. Et entre les huées parisiennes et les bravo viriginiens, les points se sont accumulés. C'était la folie!
Suzan - En effet, marquer 5 points de bonus ou bien marquer un but, c'est la même chose au décompte final.
Alec - Mais pas pour le spectacle, Suzan. Et le spectacle, les Losts connaissent! Lors de l'attaque suivante, c'est la star de l'équipe qui nous présente un numéro de passe-passe. Liburd rejoint les attaquants et récupère la balle: on ne la lui reprendra plus jusqu'au but qu'il marquera quelques secondes plus tard.
Suzan - Mais il est bloqueur et le plus souvent goal !
Alec - Et vif, le bougre. Lejeune, Constantin et Rexrodt peuvent en témoigner. Et c'est sous un tonnerre d'applaudissement que le bloqueur star a marqué ses 5 points à mi-distance.
Suzan - 10 à 0 en 3ième période. Comment Paris a-t-il réagi?
Alec - Par une ultime tactique que je qualifierai de "train dissimulé". Mais les hommes de Giles s'étaient répartis le terrain en une avancée au compte-gouttes. Non seulement l'attaque n'est pas passée, mais en grand spécialiste de la chose, Evan Gilles a placé ses hommes pour organiser une contre-attaque inébranlable. A ce stade du jeu, les parisiens ont plutôt regardé la balle passer sous leur nez. Et c'est Gomis et Liburd qui ont assuré la victoire par un but courageusement arraché à l'équipe leader de l'Open!
Suzan - Avez-vous pu vous entretenir avec les Parisiens?
Alec - Ils ne sont pas restés longtemps hier soir. Une navette les attendait pour les accompagner à l'aéroport. On m'a laissé entendre que ce match n'était pas parmi leurs priorités de fin de saison. Malheureusement pour eux, cela ralentit leur progression et je sais de source sûre que Gilles n'est pas mécontent d'être responsable du premier échec de la franchise parisienne cette saison!
Suzan - D'autant plus que cette victoire, ajoutées à des perspectives d'échec futurs parmi les 7 premiers au classement pourrait laisser une brèche ouverte vers le top 5 ou même la Bronze!
Alec - Ecoutez, ce n'était pas dans les discussions hier soir, mais nul doute que certains y pensent fortement. Gilles remanient actuellement son équipe. Est-ce en vue d'une nouvelle saison d'Open ou pour affronter les équipes qu'il a pu voir s'élever la saison dernière en Bronze League, équipes qu'il compterait rejoindre? Ici personne ne semble voir plus loin que le match d'hier. La satisfaction se lit sur les visages et on loue Gilles pour la popularité qu'il apporte à l'île, un peu oubliée, c'est vrai, des tour-operators... Mais le Paradis viriginien reprend ses lettres de noblesse et qui aurait pu croire que ce serait grâce à l'Ultraball?
Suzan - Merci Alec.