Ce mois-ci, "De l'or pour les Braves" fait une halte à Poitiers pour rencontrer un jeune joueur de l'Ultraball qui risque de faire parler de lui lors des prochaines saisons. Rencontre avec un sportif qui passe de ligue en lige mais qui garde la tête sur les épaules !
Amita Dutta - Jasjit Javia, Bonjour.
Jasjit Javia - Bonjour.
Amita Duta - Que peut-on dire pour présenter ?
Jasjit Javia - Je... Je ne sais pas !
Amita Duta - Commençons par le commencement, alors... Vous auriez été remarqué en Inde, alors que vous jouiez au tennis, c'est vrai ?
Jasjit Javia - J'étais avec des amis et on jouait entre nous. Là-bas, comme on avait pas les moyens, on jouait avec des morceaux de bois et je dois dire que si j'ai ces épaules, maintenant, ça doit être pour ça !
Amita Duta - C'est donc pour votre force qu'on vous remarque.
Jasjit Javia - Pas seulement, j'espère ! En fait, il y avait un groupe de gens qui nous regardaient depuis près d'une heure, ce jour-là. Vous savez le genre avec des carnets, des lunettes de soleil et des petites jumelles qu'ils se passaient.
Amita Duta - Des entraîneurs ? Pour des franchise d'Ultraball ?
Jasjit Javia - Au départ, on savait pas. L'Ultra, c'était loin ! C'était toutes ces nouvelles sur les holochaînes. Quand on est jeune, on se demande un peu où il vont chercher les joueurs de cette trempe !
Amita Duta - Rippersly vous a approché ainsi ?
Jasjit Javia - Non, il n'était pas là, il y avait des membres de son staff. Les Cyber Shaolin qui viennent vous voir quand vous avez 16 ans, ça fait un choc !
Amita Duta - Vous avez intégré le centre de formation en tant que Bloqueur, c'est bien ça ?
Jasjit Javia - Il y avait du monde à l'époque dans la Rookie, mais j'ai su faire ma place, je crois... J'ai même espéré jouer en Silver avec la franchise de monsieur Ripp...
Amita Duta - Première désillusion ? Vous ne ferez pas parti de l'équipe. Comment s'est alors opéré votre transfert vers les îles Vierges ?
Jasjit Javia - En fait, je connaissais déjà le patron de la franchise anglaise. Il était venu nous voir jouer avec le staff de monsieur Ripp. Mais il avait rien dit... Enfin, si ! Il m'avait donné ça. (il tend une carte qu'il sort de son porte-feuille)
Amita Duta - "Tu ne feras pas le poids en Silver. Je te prendrai en Open." Et c'est Signé Gilles.
Jasjit Javia - Je l'avais un peu mauvaise, moi. Y'a tout un staff qui vous remarque et qui vous propose de l'argent pour venir dans un centre de formation en Silver, avec une possible montée en Golden... Et là, y a un type sorti d'on ne sait où qui vous dit que vous avez pas le niveau... Ouais, je l'avais mauvaise, sur le coup ! Ce Gilles, je vous jure...
Amita Duta - 3 saisons plus tard, vous signez pourtant chez les Lost !
Jasjit Javia - J'ai croisé Monsieur Ripp deux fois et il m'a jamais adressé la parole. C'était l'entraîneur qui faisait la liaison. J'ai jamais su pourquoi je serais pas dans l'équipe. C'est carrémen par un autre joueur que j'ai appris que j'étais "en vente". Ca, je vous le dis, c'est de la désillusion... De la putain de désillusion !
Amita Duta - Mais pourquoi signer chez Evan Gilles ?
Jasjit Javia - Ben parce que j'ai dû me résoudre à l'évidence : je n'avais pas le niveau pour la Golden où montaient les Cyber Shaolin. Gilles avait su me jauger, me dire franchement la vérité sans m'épargner... et puis il m'a recontacté quand il m'a vu sur les listes. Il a juste dit "ça tient toujours". Après trois saison, il se souvenait de moi. Au départ, ça m'a étonné. Et puis après un court entretien, il m'a parlé du départ de Pepper...
Amita Duta - Eugene Downing, l'un des deux bloqueurs de son duo Salt & Pepper, c'est bien ça ?
Jasjit Javia - Exactement. Evan Gilles joue en défense et en contre-attaque et donne une énorme importance à ses bloqueurs. Alors je devais convenir... Mais en fait il était plutôt satisfait que je me sois fait les dents dans un centre de Silver, je pense. Et là, j'ai vraiment découvert le jeu que je voulais donner...
Amita Duta - Deux saisons plus tard, vous signez pourtant chez une équipe de Golden... un vieux rêve à réaliser depuis les Cyber Shaolin ?
Jasjit Javia - Pas vraiment... Chez les Lost, c'était plus pareil. Et puis, Evan Gilles a été blessé, il a été absent... L'équipe a pas mal bougé et certains sont partis. A la fin 2113, il m'a pas resigné. Alors j'ai pris ce qu'on me proposait.
Amita Duta - Encore une désillusion ?
Jasjit Javia - Même pas. Venant de Gilles, ça ne pouvait être qu'une erreur... Alors j'ai juste attendu patiemment sur les bancs de touche des Dragstarz. C'est pas que je m'y sente mal, au contraire ! J'y ai même retrouvé un vieux copain Saurav Patnaik, fraîchement débarqué des Cyber, lui aussi, son nom ne vous dira peut-être rien (...) Mais je ne joue pas, je sens bien que je suis encore jeune pour la franchise. Mamad ne me connaît pas vraiment, je crois. Mais c'est quelqu'un d'abordable, c'est déjà une bonne chose au quotidien !
Amita Duta - La fin de saison approche à grand pas. Comment envisagez-vous la suite ?
Jasjit Javia - Eh bien, si je reste chez les Dragstarz, je vais goûter à la Plat' puisqu'ils montent en fin de saison... Pour un joueur de mon âge et avec mon parcours, ce serait la consécration, non ?
Amita Duta - Pourquoi cet air peu convaincu, alors ?
Jasjit Javia (il regarde la carte de visite qu'Amita lui a rendu) - Je me retrouve face à moi-même et à ces mots qu'Il m'avait écrit : Je n'ai pas le niveau, je le sais... La Plat c'est vraiment un cran au-dessus, quand même.
Amita Duta - La peur des blessures ?
Jasjit Javia - Plutôt la peur de ne pas jouer à fond, de me donner à fond... assis sur un banc de touche. Je dois vous avouer que la proposition de Gilles me tente, même s'il n'y a rien d'officiel. Là-bas, je sais que je pourrai jouer comme je le sens. Sans la pression qu'on nous inflige dans les ligues plus élevées. Je n'aime pas ça. Ca doit se sentir... Si j'avais vraiment le choix, je crois que...
Amita Duta - Et si Gilles montait en Bronze, on pourrait dire qu'il ne vous manquerait plus que la Platinium à votre palmarès !
Jasjit Javia - Je crois que je vais attendre l'intersaison pour prendre ma décision. Après tout, il y aura peut-être d'autres propositions alléchantes, ici ou là !
Amita Duta - Jasjit Javia, je vous remercie de nous avoir accordé du temps. Je n'ose pas vous demander si vous jouer ce soir, pour ce dernier match de Poitiers... Mais je vous souhaite un bon courage pour la suite !
Jasjit Javia - Je vous remercie. Le plus dur ne sera pas ce dernier match, mais plutôt les perspectives d'avenir qui s'offrent à moi. Voilà la vraie seule épreuve d'un Ultraballiste, en fait : savoir faire des choix.
Amita Duta - Toute la rédaction s'associe à moi pour vous souhaiter le meilleur. Et... Vive Poitiers ?
Jasjit Javia - Vive Poitiers... Pour le moment !